Mort de Béranger
Article de Fulgence Girard paru dans Le Monde illustré n°14, p. 14, le 18/07/1857.
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Cet article fait partie d’une séries de 3 articles :
- « Mort de Béranger » ⑈ (nécrologie), 18/07/1857 (n°14, p. 14) de Fulgence Girard
- « Béranger » (portrait), 25/07/1857 (n°15, p. 14) de Fulgence Girard
- « Théâtres » (critique artistiques de lettres – Vaudeville, Folies-nouvelles, Nouvelles diverses, Béranger vaudevilliste), 30/10/1858 (n°16, p. 11) de Charles Monselet
À propos de cet article
Béranger en prison à La Force. |
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Pierre-Jean de Béranger (1780 – 1857) était un chansonnier et vaudevilliste populaire français. Il n'hésite pas à écrire des pamphlets contre les magistrats, les députés, les prètres. Condamnés plusieurs fois, cela ne fait que croître sa popularité. Après la révolution de 1830, son œ s'oriente vers des sujets plus philosophiques et humanitaires. Il est enterré au Père Lachaise (28 ème division).
Mort de Béranger
Béranger |
Les lettres viennent de faire une perte dont le
deuil va s’étendre sur toute la France : Béranger, le
poëte populaire, a succombé jeudi 16 juillet 1857,
à la longue et douloureuse maladie qui, depuis quelques
jours, ne laissait, hélas ! que bien peu d’espoir
de le conserver. Des affiches placardées de grand matin
sur les murs de Paris, par les soins de l’autorité,
ont appris à la population celle triste nouvelle, en lui
annonçant que le gouvernement avait résolu d’honorer
par des obsèques nationales les funérailles de l’écrivain
illustre dont la gloire est celle du pays. La tristesse
dont l’expression s’étendait sur tous les fronts
révélait l’émotion profonde que cette nouvelle répandait
dans tous les cœurs.
Disons-le pour résumer l’impression douloureuse de
l’opinion publique, ce n’était pas seuleument l’homme
littéraire que la France aimait et révérait dans Béranger,
ce n’était pas seulement le grand poëte qu’elle
admirait en lui : c’était encore l’homme ; ses enthousiasmes
s’adressaient à cette grande et modeste figure
où resplendissaient tous les rayonnements de l’âme,
car Béranger était à la fois une haute intelligence, un
noble caractère et un grand cœur. C’était tout cela
réuni qui formait son génie, et voilà ce qui explique
l’universalité de la douleur et ce qui fait le pur éclat
de sa gloire.
Les obsèques ont eu lieu hier vendredi, à l’église
Sainte-Elisabeth ; sur tout le passage du convoi le
peuple se découvrait. avec l’expression d’une affliction
profonde.
FULGENCE GIRARD.
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