“Souvenirs intimes” par Madame Rose Deschamps [SIRD] : Mme Rose Deschamps, « Souvenirs intimes », SLND

Cette Rose serait Rose Jeanne Girard La Houssaye, mariée en 1827 avec Joseph Deschamps du Manoir, fille de Nicolas Antoine Le Jeune, fils de PG36. Nous présentons ici un feuillet isolé et un arbre généalogique retrouvés dans les papiers Marcel.

Une première transcription a été faite en 2001 (ici en pdf), puis corrigée (après disparition de la source). Nous présentons ici la version corrigée (voir Famille Girard - analyse des sources pour le détail des corrections). Portrait de gauche : Rose Jeanne Girard La Houssaye épouse Deschamps du Manoir.

PGeMP : Pierre Girard * ~1680 + ~1763
trisaïeul (AAGP)
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PG09 : Pierre Jean Girard * 1709 + ~1755
bisaïeul (AGP)
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PG36 : Pierre Girard de Prélaunay * 1736 + 1779
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Le Jeune : Nicolas Antoine Le Jeune Girard * 1771 + 1835
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Rose Jeanne Girard La Houssaye +1846

1677 ⇉ 1844

Les vieilles chroniques les romans de Walter Scott les écrits des troubadours et des trouvères les histoires des tournois et des joutes les lettres de Mme de Sévigné, et les mémoires historiques furent de tous temps mes lectures de prédilections. D’après cela on peut juger combien j’ai été curieuse de connaître l’histoire des miens. Si obscure qu’elle soit avec quelle attention j’ai écouté toutes les particularités qu’on m’a racontées sur leur vie. Avec quel soin j’ai étudié les vieilles archives de la famille que mon grand père possédait par droit d’aînesse les papiers principaux avaient été choisis et ramassés avec soin. Mais toutes les lettres d’amitié ou d’affaires terminées touts les titres des propriétés vendues tous les contrats […] avaient été alignés dans le garde meuble où mon père les avait hérités. Avec la maison de la famille qui les renfermait. Un jour il me prit fantaisie de lire ces papiers et j’y trouvai des détails qui m’intéressaient des récits des parents comblèrent les lacunes que me laissaient parfois des documents incomplets et jetèrent du jour sur les événements auxquels il était fait de simples allusions et c’est ainsi que j’ai connu l’histoire des trois ou quatre générations qui nous ont précédées.

Mon bisaïeul Monsieur Pierre Girard possédait une belle fortune et était à la tête d’une importante maison de commerce qui assurait biens les grandes pêches de la côte de Terre Neuve il avait pour associé nos parents MM. Longueville de la Clémentière des Landelles et de Grandmaison leurs navires s’appelaient La vierge, le Jean Baptiste les Trois-Bois le Marquis des Beaux, la Marie Julienne, la [?], le Pierre de Grace la Marquise de Briquiville et deux autres dont j’ai oubliés les noms.

Mon Trisaïeul avait épousé la petite fille de Jean Pigeon de la Noblerye député de Granville vers Henri IV devenu catholique pour lui porter la soumission de cette cité fidèle à la foi. Se trouvant trop à l’étroit dans la maison de son beau-père Mr Pigeon de Trois-Robert il fit bâtir celle qui se trouve au couchant. Les portes dans le mur mitoyen et sur la cour firent communiquer ensemble ces deux corps de logis qui n’en formèrent qu’un seul. A la mort de mon trisaïeul le partage des deux maisons s’opéra. Mon grand-père eut la part qui m’est échue tandis que l’autre partie tomba dans les mains de son frère pour passer ensuite dans la famille de sa femme dont la dote avait  disparu dans des dépenses exagérées.

Voici qu’elle était la distribution des cet hotel au rez de chausée, une cuisine avec des dépendances, une salle à manger oblongue un [?] comptoir 2 escaliers et 2 vestibules l’un pour la maison l’autre pour le comptoir. Le premier étage se composait d’un grand grand salon aux pannaux de chêne sculptés d’une chambre d’homme avec son cabinet sur la rue et de deux chambre sur la cour. Le second étage renfermait quatre chambre à coucher avec alcove et cabinets et au dessus il y avait les mansardes pour les domestiques